lundi, mars 08, 2010

Timide retour?

Peut-être, je l'ignore.
Enfin, c'est peut-être à force de passer ma vie à parler de médias sociaux, et puis de web 2.0, j'en viens à être constamment connectée et à me chercher quelque chose à faire... Une sorte de besoin d'écrire aussi, je présume. Pourtant, je pourrais aller lire l'anti-manuel de philo de Michel Onfray que j'ai quand même déjà bien avancé, et puis j'ai un lunch à terminer... et puis non, je suis là à reprendre un blog que j'avais complètement abandonné pour des raisons qui me semblent toujours aussi logiques: manque d'intérêt et de temps. Très justifiable bref. Malheureusement, j'arrive mal à justifier bien des choses qui me passent par la tête.

Replonger dans les textes de ce blog m'a fait réfléchir sur mes dernières années, sur le bilan que je souhaiterais en dresser. Mitigé je dirais. J'ai découvert une ville merveilleuse, Sherbrooke, et un art qui m'a réconcilié avec l'écriture, le slam, mais ce fut aussi des moments familiaux difficiles, pour diverses raisons que je n'élaborerai pas ici, et des questionnements personnels sur ma façon de vivre mes relations, en amour ou en amitié. Autant il y a eu beaucoup de moments de solitude, autant maintenant j'ai un réseau social bien rempli...dont je ne peux tester la solidité.
J'ai fini mon cégep en croyant garder le contact avec trois ou quatre personnes: la seule personne qui demeure aujourd'hui de cette époque (ça peut changer ceci dit) c'est mon meilleur ami, et heureusement que je ferais sans lui, mon grand frère d'âme, une personne dont j'admire énormément le courage et la persévérance, qui ne juge pas mais fait réfléchir avec un brin de folie. On en connait trop peu des gens comme cela dans une vie...
Que reste-il du cégep sinon? Beaucoup de souvenirs, la France, les découragements, le thrill de la scène... qui pourtant ne me manque plus vraiment. Ou plutôt je me suis réconciliée avec elle à travers le slam. La scène c'est comme une bête sauvage qu'il faut toujours réapprivoiser, c'est une amante farouche, cruelle et libératrice, c'est ma manière de ne pas me cogner la tête sur les murs quand je me rends compte que le 9 à 5 c'est pas ça la vie que je souhaite, en tout cas pas pour l'instant.
Quand cet instant-là arrivera, est-ce que ça voudra dire que j'aurai perdu l'artiste en moi? Est-ce radicalement contradictoire, le travail de bureau et l'art? J'espère que non parce que sinon je ne sais pas où je m'en vais...
Faudrait peut-être pas que je m'inquiète sur ce point: je sais toujours lire les cartes à l'envers...

-LB